Commencée sur les chapeaux de roues, l’année 2021 nous aura tenu-es en haleine douze mois durant. Plongez avec nous dans une rétrospective des événements marquants de 2021.
- Janvier. Premier changement au Seki, Amanda a passé les rênes à Sophie. Elle a pu s’atteler à la nouvelle formule du bulletin, dans ses habits d’apparat. Quelques rodages ont été nécessaires pour garantir un confort de lecture même aux yeux les plus expérimentés, mais nous sommes maintenant sur une affaire qui roule.
- Mars. Les premières votations de l’année ont laissé un goût amer, la majorité des votant-es ayant accepté une interdiction de la burqa aux relents xénophobes. Le début du printemps a été consacré à la situation aux frontières de la Bosnie. Une délégation de Sosf et du Forum Civique européen s’est rendue sur place. Le contact avec de nombreux-ses activistes a permis de comprendre un peu mieux une situation compliquée, entre fermeture des frontières, solidarité transnationale et solidarité clandestine. Le bulletin du mois de mars donnait d’ailleurs la parole à No Name Kitchen, un groupe de volontaires européens présents sur place.
- Avril. L’assemblée générale portait également sur le thème de la situation en Bosnie, avec une présentation du travail de recherche de Lorenz Naegeli.
- Mai. Du travail journalistique d’ampleur portait enfin sur les faits de violence commis dans les centres fédéraux. Depuis des mois, différents groupes de base tiraient sur la sonnette d’alarme. En parallèle, le SEM daigne enfin mandater un audit externe, non sans une communication opportune visant à détourner le regard des agissements des entreprises auxquelles il sous-traite la sécurité dans les centres fédéraux. Au Parlement, on a accepté l’entrée en matière sur l’initiative parlementaire « La pauvreté n’est pas un crime », mais également la possibilité de fouiller les téléphones portables des requérant-es d’asile.
- Juin. La population suisse acceptait à une large majorité le texte sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme. Décriée par de nombreuses associations de défense des droits fondamentaux, la loi ouvre grand la porte à l’arbitraire et à la surveillance tous azimuts par les pouvoirs étatiques. Solidarité sans frontières en avait, par ailleurs, déjà fait l’expérience, se retrouvant sous scrutation des services de renseignements de la Confédération dans le cadre du monitoring contre l’extrémisme de gauche ; et cela même sans qu’aucune infraction à la loi n’ait été ni commise, ni encouragée. A Genève, de jeunes requérant-es débouté-es de l’asile ont courageusement pris la parole pour conter leur quotidien et les obstacles parfois insurmontables qu’iels rencontrent dans leur parcours de formation.
- Juillet. Toute l’équipe de sosf s’est réunie au Jura, pour un weekend de retraite, participant au projet ambitieux de processus de développement interne dans lequel nous nous sommes lancé-es en 2021.
- Août. Dans le cadre de la campagne Education pour toutes et tous maintenant ! de magnifiques performances et débats passionnants ont eu lieu dans la cour du progr. En Afghanistan, les Talibans marchaient sur Kaboul et prenaient le pouvoir. Face à la catastrophe humanitaire qui se profile, les autorités suisses se sont empressées de … ne rien faire, malgré les différents appels de la société civile, dont celui de Sosf.
- Septembre. Notre collègue et ami Heiner Busch s’en est allé. Après 20 ans de travail engagé et enragé pour sosf il a tourné les talons pour la dernière fois. Comme il le souhaitait, nous avons continué, les événements de septembre avaient toutefois une saveur particulière, un léger goût amer. A Fribourg, des jeunes accompagné-es par l’association Parmi ont partagé leurs expériences sur le chemin de la formation. A Berne, nous avons déposé la pétition « Améliorer l’accès à la formation et au travail pour les personnes exilées » avec près de 20'000 signatures. Suite au départ de notre collègue Stéphanie Nagy, nous avons accueilli David Wolf au secrétariat.
- Octobre. Plus de 2'000 personnes nous on rejoint pour exiger une vie libre et digne pour les personnes exilées lors de la manifestation du 2 octobre. Nous accueillons également Lorenz Naegeli au sein du secrétariat. Le collectif Migrant Solidarity Network lance le référendum contre le financement de Frontex par la Suisse, avec le soutien évident de Solidarité sans frontières. Le rapport Oberholzer tant attendu sort enfin. La conférence de presse, soigneusement organisée par le SEM ne laissait filtrer que de légers dysfonctionnements. La lecture du rapport dans son ensemble laisse entrevoir une autre réalité et des problèmes bien plus nombreux. Toutefois, nous sommes très mécontent-es du refus de reconnaître ouvertement le caractère systémique des violences.
- Novembre. Les outils de la démocratie semi-directe dépendent, hélas, fortement des moyens des personnes qui les saisissent. L’exemple en est donné par le référendum contre le financement de Frontex. Lancé et soutenu par des groupes majoritairement bénévoles et n’étant pas la priorité des grands partis, il peine à décoller. L’expérience et la conviction militante du comité référendaire est cependant encourageante, et Sosf se lance dans la bataille à ses côtés. Sosf a également participé au lancement de la pétition européenne féministe, qui demande une reconnaissance plus sérieuse des motifs d’asile des femmes et personnes LGBTQIA+.
- Décembre. L’autre grande difficulté du référendum Frontex réside dans l’opacité qui entoure l’agence européenne des gardes-frontières. C’est pour cette raison que Sosf s’active à produire de l’information claire et transparente, sur son site internet et à l’occasion de différentes soirées d’information, entre autres à Zurich, Lausanne, Berne et Genève.
Nous arrivons au terme de cette année fatigué-es, mais heureux-ses, car nous savons que malgré toutes les difficultés inhérentes à la lutte pour un monde plus juste, nous pouvons compter sur des compagnon-nes de lutte courageux, combattifs et fidèles. Que ce soit nos membres, les personnes abonnées au bulletin, celles qui reçoivent juste la Newsletter ou qui militent au sein des nombreux groupes du mouvement de l’asile, nous savons qu’ensemble, nous sommes plus fort-es.