Le 25 mai 2024, l'UDC a décidé, lors d'un congrès spécial à Bâle, de lancer son initiative dite « pour la protection des frontières ». Les mois précédents, une attaque frontale contre le droit d'asile suisse s'était déjà dessinée (voir notre analyse de février). Le texte de l'initiative, désormais publié est définitivement clair : le parti donne tout. Non seulement il veut abolir le droit d'asile et le statut d'admission provisoire, mais il veut aussi rendre illégale et expulser du pays une grande partie des personnes qui ont fui. Ce faisant, il rompt avec le droit international public et s'attaque en même temps à des éléments centraux de la Constitution fédérale suisse.
On connaissait déjà les exigences de contrôles systématiques aux frontières suisses (qui ne sont pas compatibles avec l'accord de Schengen), les refus d'entrée et les rejets de demandeur·ses d'asile en cas d'entrée par des pays tiers (qui équivalent à une légalisation des pushbacks au milieu de l'Europe) ainsi que le plafond de 5'000 demandes d'asile par an, contraire au droit international (qui est diamétralement opposé à la Convention de Genève sur les réfugié·es). À cela s'ajoutent la suppression complète de l'admission provisoire (statut F), l'obligation d'expulsion des sans-papiers dans un délai de 90 jours et l'obligation d'annonce pour les services publics, ainsi que l'exclusion des requérant·es d'asile débouté·es et des sans-papiers des assurances sociales et maladie suisses - visant ouvertement l'aide d'urgence ancrée dans la Constitution fédérale.
Face à ce coup de rabot sur le droit d'asile et le droit des étranger·es, il n'y a qu'un seul mot d'ordre :
Stopper les abus de l'UDC en matière d'asile ! Non à l'initiative illégale sur la protection des frontières !