ASSOCIATION SUISSE DES
CENTRES SOCIAUX PROTESTANTS
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Communiqué de presse
Les Centre sociaux protestants (CSP) diront non à l’initiative UDC sur l’asile qui prône le rejet et la marginalisation. Forts d’une expérience de plusieurs dizaines d’années aux côté des réfugiés, comme auprès des autres catégories de personnes en difficulté, les CSP ne croient pas que notre pays, épargné par la guerre depuis deux siècles, doive se décharger sur les autres de la responsabilité d’accueillir des réfugiés. En prétendant lutter contre les abus par une initiative populaire qui vise en réalité tous les réfugiés, qu’ils arrivent par voie terrestre ou par voie aérienne, c’est l’UDC qui abuse du peuple suisse. Les CSP regrettent par ailleurs que le Conseil fédéral ne se soit pas distancé clairement des idées mise en avant dans l’initiative UDC et qu’il ait au contraire repris ces idées, sous une autre forme, dans ses projets de loi. Cette façon de faire entraîne la confusion et contribue à affaiblir l’adhésion de la population à un droit d’asile qui est hélas aujourd’hui toujours plus indispensable pour protéger les victimes des violations des droits humains.
L’article constitutionnel voulu par l’UDC vise à renvoyer le plus possible de candidats à l’asile vers des pays tiers et à empêcher les arrivées de réfugiés par la voie des airs. Mais comme l’UDC sait très bien que nos pays voisins n’accepteront pas de reprendre ceux qui auront passé par leur territoire, elle ajoute plusieurs clauses qui visent à dégrader les conditions de vie de ceux que nous ne pourront pas renvoyer pour les inciter à « disparaître », quitte à accroître le nombre des « sans papiers ». La première question qui se pose à nous le 24 novembre est de savoir si notre pays, dépositaire des Conventions internationales qui fondent le droit humanitaire, entend dire dans sa Constitution qu’il souhaite se décharger sur les autres pays de l’accueil de réfugiés.
La seconde question à laquelle nous aurons à répondre est de savoir s’il est acceptable, dans notre société, de placer délibérément des personnes dans une situation invivable, plutôt que d’affirmer sa solidarité à l’égard des plus faibles, qu’ils soient malades, chômeurs ou retraités.
Au delà de ces considérations, les CSP regrettent que les autorités fédérales aient contribué ces dernières années à accroître les problèmes et les coûts par une politique d’interdiction de travail et de marginalisation qui empêche les candidats à l’asile de vivre normalement en travaillant pour vivre. C’est cette précarité et les effets pervers qui en découlent (accroissement des coûts par une assistance à long terme, glissement vers la délinquance de ceux qui ne s’y résignent pas, etc.) qui a conduit toute une partie de la population à voir dans le droit d’asile une source d’abus.
Enfin, il faut souligner que le débat sur l’asile ne serait pas ce qu’il est si une information honnête était donnée au sujet des comparaisons statistiques avec les autres pays européens. C’est sur la base de données statistiques manipulées que l’Office fédéral des réfugiés ne cesse de proclamer que la Suisse accueille bien plus de demandeurs d’asile que les autres pays, proportionnellement à sa population. En effet, là où en Suisse, une famille de cinq personnes compte pour cinq demandes d’asile, la plupart des pays européens se contentent de dénombrer les dossiers et n’en comptent qu’un. En outre, là où la Suisse intègre dans ses statistiques sur l’asile toutes les catégories, y compris les réfugiés de la violence accueillis collectivement sous un statut spécial, plusieurs autres pays comme l’Allemagne, la France et l’Italie tiennent des statistiques séparées qui ne s’ajoutent pas aux demandes d’asile classiques. Au moment où le peuple suisse est appelé à voter, il serait temps que la vérité soit enfin connue sur ce plan. Association suisse des Centre sociaux protestants (CSP), le 24 novembre 2002
Pour plus d’information :
CSP Berne-Jura : Pierre Ammann, 032/493.32.21
CSP Genève : Yves Brutsch, 022/807.07.00
CSP Neuchâtel : Mélanie Müller-Rossel et François Dubois, 032 / 725. 11. 55.
CSP Vaud : Pierre-André Diserens, 021/320.56.81
Un dossier relatif aux statistiques des demandes d’asile en comparaison européenne peut être demandé au CSP-GE, case 177, 1211 Genève 8, fax 022/807.07.00,