Tôt hier matin, dans le camp d'asile de Sonnenbühl à Oberembrach, la police a attaché une mère par les mains et un père par tout le corps, et lui a mis un casque sur la tête et un objet dans la bouche pour le bâillonner. Avec leurs enfants de cinq, trois et deux ans, ils ont été emmenés par plus d’une dizaine de policier·es, pour les expulser vers la Croatie. Là-bas, la famille risque d'être expulsée vers la Turquie, le pays qu'elle a fui.


Passages à tabac, humiliations, vols, agressions sexuelles, menaces, poursuites avec des chiens, insultes racistes : les témoignages des réfugié·es venu·es demander l’asile en Suisse après être passé·es par la Croatie font froid dans le dos. Ces violences ne sont ni nouvelles, ni inconnues. Les organisations de défense des droits humains les dénoncent depuis des années et leur importante médiatisation en 2021 ne permet plus de l’ignorer : en Croatie, les autorités refoulent illégalement et violemment les demandeur·ses d’asile. Ce sont les fameux pushbacks.
