A la suite de la journée internationale des réfugiés, des organisations de la société civile ont remis à la Conseillère fédérale Sommaruga deux pétitions avec plusieurs milliers de signatures. Elles demandent l’accueil rapide de 50'000 réfugiés en Suisse et l’arrêt immédiat des renvois « Dublin ». La remise a été accompagnée d'une action symbolique, lors de laquelle il a été dénoncé à l’aide de vestes de sauvetage la politique inhumaine de fermeture des frontières par les pays européens et les drames humaines qui en sont la conséquence dans la Méditerranée. Le rappeur Greis a clôt l’action avec une représentation artistique.
Dans la foulée de la journée internationale des réfugiés, plusieurs organisations de la société civile ont remis sur la Place fédérale à la Conseillère fédérale Sommaruga deux pétitions demandant une politique humaine en matière de réfugiés. La remise a été accompagnée d'une action symbolique, lors de laquelle il a été dénoncé à l’aide de vestes de sauvetage la politique inhumaine de fermeture des frontières par les pays européens, le pacte cynique de marchandage de réfugiés avec la Turquie et les drames humains qui en sont la conséquence dans la Méditerranée.
L’appel « Pour l’accueil rapide de 50'000 réfugiés » avait été lancé fin avril par des syndicalistes romands ayant été témoins à la frontière serbo-croate des conditions insupportables dans lesquels les réfugiés avaient été mis tout au long de la Route des Balkans. Il avait été soutenu par une 70aine de premiers signataires issus du monde politique, scientifique et culturel, dont des Conseillers d’Etat (Antonio Hodgers, Genève), des écrivains comme Adolf Muschg ou Pedro Lenz et des intellectuels comme Jakob Tanner ou Jean Ziegler. Comme l’a expliqué devant la presse l’un des initiants, Alessandro Pelizzari, cette pétition a récolté en quelques semaines 10'000 signatures, un signal clair selon lui « qu’il existe dans ce pays de nombreux personnes qui exigent un changement de cap radical de la Suisse en matière de réfugiés ». Cela semble d’autant plus nécessaire, que la Suisse n’arrive même pas à tenir la promesse faite l’année passée d’accueillir 3'000 réfugiés syriens en besoin de protection.
Les organisations ayant participé à la remise des pétitions ne veulent toutefois pas se limiter à demander l’ouverture des frontières suisses aux réfugiés. Luzian Franzini, Co-président des Jeunes Verts, à l’origine de la pétition « Pour une politique humaine en matière de réfugiés » déposée conjointement, a insisté sur la nécessité d’arrêter immédiatement les renvois dits « Dublin » (renvoi de personnes ayant transité par un pays européen) et de se montrer solidaires avec les pays aux frontières de l’Union Européenne. « La Suisse est l’un des pays les plus riches au monde », expliquait-il, « d’autant plus honteuse est la politique actuelle. Et ce d’autant plus que la Suisse est co-responsable des flux migratoires, notamment à travers l’exportation de matériel de guerre ».
Le syndicat Unia soutient les revendications portées par les pétitions, comme a souligné Vania Alleva, la présidente nationale du syndicat. « 500 personnes meurent chaque mois devant les portes fermées de l’Europe, tendance à la hausse. Ou autrement dit : L’Europe est responsable de la mort de 90% des hommes et des femmes qui meurent durant leur fuite vers un asile sûr ». Pour le syndicat, il est impossible de ne pas agir face à un tel scandale – aussi parce qu’Unia réunit des travailleurs de 169 pays différents en son sein. « Il s’agit de préserver le droit à une existence sûre et digne pour tout le monde, indépendamment de leur origine ». Avis partagé par la vice-présidente des Jeunesses socialistes Muriel Waeger qui a insisté qu’ « il faut éviter d’entrer dans le cul-de-sac dans lequel l’UDC essaie de nous enfermer depuis plusieurs années. Le passé nous a montré que les réfugiés ne sont pas un fardeau, mais un bénéfice immense pour nos sociétés, pour autant que nous leur donnons une chance ». Balthasar Glättli, Conseiller national des Verts, a lui aussi exigé que la Suisse réagisse « avec courage et non pas avec peur à cette crise historique des réfugiés » en accueillant notamment des réfugiés issus des camps en Grèce, au Liban et en Turquie. « Pour lutter les passeurs, il ne faut pas conclure des accords contraires au droit international avec l'autocrate Erdogan, mais créer un accès légal à la procédure d'asile en Europe et en Suisse. »
Dans sa prise de parole finale, Amanda Ioset de Solidarité sans frontières a indiqué les étapes qui suivront à cette remise des pétitions : « Nous nous n’arrêterons pas là. Il s’agit désormais de fédérer toutes les forces actives contre les tendances nationalistes et racistes en Europe et d’œuvrer ensemble pour une politique humaine en matière de réfugiés. » Conjointement avec de nombreux réseaux et initiatives de soutien aux réfugiés, elle a appelé à participer à la grande manifestation unitaire qui aura lieu le 1er octobre à Lausanne.
L’action s’est terminée avec une représentation du rappeur Greis du texte « Teil vomne Ganze » (« Part d’un tout ») qui contient notamment la phrase : « Je suis fier de notre histoire, nous sommes le pays les plus varié du monde… »