Peu après avoir remis l’Appel contre l’application aveugle du règlement Dublin au Conseil fédéral le 20 novembre dernier, nous avons porté à la connaissance des autorités fédérales 53 situations de personnes ou familles « dublinées » et vulnérables, pour lesquelles nous estimons que la Suisse devrait faire usage de la clause de souveraineté. Parmi elles : des personnes victimes de torture, des femmes victimes de traite, de violences sexuelles ou conjugales, des femmes enceintes ou seules avec des enfants, des personnes souffrant de problèmes de santé, des familles et des personnes qui ont de la parenté proche en Suisse. L’Appel d’Elles a également fait entendre la voix des femmes exilées.
Nous avons rencontré les autorités fédérales et un certain nombre d’autorités cantonales et plusieurs de ces situations individuelles ont trouvé grâce à leurs yeux. Fort·e·s du large soutien que notre Appel a recueilli, nous avons donc réussi à éviter certains renvois. Pourtant, c’est toujours au terme d’une longue bataille où juristes, militant·e·s, ami·e·s ou encore voisin·e·s se mobilisent afin qu’UNE personne atteinte dans sa santé ne soit pas renvoyée en Italie ou encore afin qu’UNE famille ne soit pas séparée par le renvoi. Mais qu’en est-il des autres, de ces autres qui sont renvoyées injustement, mais silencieusement, sans que personne ne s’en rende compte ni ne les protège ?
Notre Appel demande aux autorités de prendre en compte de manière systématique les vulnérabilités énumérées ci-dessus. La clause de souveraineté devrait être actionnée sans recours juridique, mais d'emblée dès le dépôt de la demande d'asile, par simple bon sens.
Tant que cela ne sera pas le cas, nous continuerons à recenser les situations problématiques et à alerter les autorités fédérales et cantonales. Dès le mois de septembre prochain, nous diffuserons une série de témoignages de personnes menacées de renvoi Dublin, afin de ne pas perdre de vue que notre soutien et le vôtre continuent d’être indispensables pour ces personnes.
Solidarité sans frontières, Amnesty International, Solidarité Tattes, Droit de rester pout tou.te.s Neuchâtel, Collectif R, OSAR.