Quand je me suis envolée pour la première fois pour Chios, début avril 2016, je pressentais que cette expérience allait bouleverser ma vie. J’avais pourtant côtoyé la misère, l’injustice, l’inhumanité durant mes nombreux voyages. J’avais déjà consacré plus de deux ans de ma vie à travailler comme bénévole dans une ONG de Detroit aux USA : l’exclusion dans des pays dits « développés », j’y avais déjà fait face. Mais lorsque je suis arrivée à Chios, à deux heures d’avion, quelques jours à peine après l’entrée en vigueur de l’accord entre la Turquie et l’Union Européenne, que j’ai vu de mes yeux les conséquences de cette politique sur la vie de centaines de réfugiés qui pensaient avoir atteint le paradis après un parcours périlleux, que j’ai assisté, avec d’autres, dans un silence de mort, à la première déportation sur la Turquie, j’ai réalisé la mesure de cette catastrophe humanitaire. Rencontrer des hommes, des femmes et des enfants touchés par cette crise, des sacrifiés sur le bûcher des politiques, c’est un peu comme assister à un génocide consenti. Et ça change la vie.
Pédagogue curative, j’ai profité depuis de tous mes congés scolaires pour retourner à Chios où je travaille avec une équipe magnifique : Chios Eastern Shore Response Team (CESRT). Une équipe locale menée par une grecque qui un jour a trouvé échoué sur la plage près de chez elle un bateau, et des réfugiés qui venait de traverser la mer. Elle les a accueillis dans sa petite pension, leur a offert de quoi se désaltérer et se nourrir, leur a offert des vêtements secs. Et n’a jamais arrêté depuis. CESRT est actuellement la seule équipe autorisée à intervenir dans l’aide d’urgence lors de l’arrivée des bateaux, active 7/7, 24/24. Près de 2000 bénévoles du monde entier l’on rejointe, s’impliquant corps et âme dans les nombreux projets développés depuis sa création.
Lorsque je suis rentrée de mon premier séjour, j’ai lancé des récoltes de fonds pour subvenir aux besoins financiers de CESRT. Mes nombreux engagements associatifs en Suisse m’ont permis de créer un solide réseau et de nombreux donateurs m’ont fait confiance. Plus récemment, j’ai ressenti de pouvoir inscrire mes actions dans le cadre d’une association en voie de reconnaissance par les autorités grecques : CHOOSEHUMANITY.
Une association dont le comité représente tous les cantons romands, afin de faciliter l’atteinte de nos objectifs :
• Organiser des manifestations afin de récolter des fonds
• Intervenir dans les écoles et instituts de formation pour témoigner, en y associant des réfugiés qui vivent en Suisse
• Encourager des bénévoles à s’engager sur le terrain
A la fin du mois de juillet prochain, les ONG internationales (UNHCR, Médecins du Monde, NRC, Save the Children) quitteront les îles grecques. Il reviendra aux autorités de gérer une situation au seuil de l’explosion. CESRT continuera à promouvoir ses programmes :
• Distribution de vêtements dans les camps
• Distribution de lait pour les enfants
• Gestion d’un centre de langue où les réfugiés peuvent apprendre l’anglais
• Gestion d’un centre parents/enfants où les enfants peuvent prendre une douche, obtenir des vêtements, mais surtout interagir avec leurs parents dans un espace de jeux
Il y aura sans doute d’autres besoins à combler. Tout se passe un peu dans l’urgence là-bas. CESRT ne bénéficie d’aucune subvention. Le maintien de ses actions ne dépend que de donateurs privés. CHOOSEHUMANITY a plus que jamais besoin du soutien de personnes désireuses de faire ne serait-ce qu’une petite différence dans la vie de ces nombreux exilés, afin de permettre un peu de leur dignité perdue.
Comment contribuer ?
• Vous inscrire comme membre de notre association sur www.choosehumanity.ch
• Organiser une manifestation ou vendre nos T-Shirts dans votre région.
• Faire un don :
Banque Raiffeisen de Fribourg Ouest, 1752 Villars-sur-Glâne
Compte : CHOOSEHUMANITY
Creux Dorand 11, 1753 Matran
IBAN : CH35 8015 9000 0160 8406 6
BIC/SWIFT: RAIFCH22159
Un grand merci !
Mary Wenker
Présidente de CHOSSEHUMANITY