La femme âgée de 28 ans est bloquée à l’aéroport de Zurich depuis le 14 janvier 2018. Elle se trouve plus précisément dans l’hébergement prévu pour les requérant·e·s d’asile qui se situe dans la zone de transit. En 2013, Hülya Emeç avait été condamnée à Istanbul à une peine de prison de sept ans et demi pour « affiliation à une organisation terroriste ». Cette décision a été confirmée en octobre 2017 par la cour de cassation. Comme de nombreux·ses autres journalistes kurdes, l’Etat turc essaie ainsi la faire taire. Pourtant, Hülya connait déjà les prisons turques : en 2009 – encore collégienne –, elle avait été arrêtée lors d’une manifestation et mise en détention préventive durant deux ans. Elle est sortie de ce séjour carcéral avec des séquelles psychologiques des violences et tortures qu’elle y a subies.
Après la décision de la cour de cassation elle a fui la Turquie et est venue en Suisse en passant par la Géorgie et le Brésil. Arrivée à l’aéroport de Zurich, elle a déposé une demande d’asile. Le Secrétariat d’Etat aux migrations n’est pas entrée en matière – en avançant le fait qu’elle était passée par le Brésil, et qu’elle aurait donc séjournée dans un pays tiers sûr. Hülya Emeç a fait recours à cette décision, et celui-ci entraîne un effet suspensif.
En Suisse, Hülya Emeç est bien entourée : ici, elle a la famille et les ami·e·s dont elle a besoin pour se remettre de ses dernières années traumatisantes. L’expulsion au Brésil de la journaliste signifierait que la Suisse n’assume pas ses responsabilités : le Brésil a un traité bilatéral d'entraide judiciaire avec la Turquie – une extradition n’est donc pas à exclure. De plus, le Brésil pourrait aussi avoir la bonne idée de l’expulser vers « l’Etat tiers sûr » qu'est la Géorgie. Ce dernier Etat a extradé l’année passé un autre kurde en Turquie.
Signer la pétition!
Une pétition en ligne exige du Secrétariat d’Etat aux migrations d’examiner la demande d’asile de Hülya Emeç.
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« Je remercie les personnes qui ont montré leur solidarité avec mon cas. Je souhaite que la situation, dans laquelle je me trouve en ce moment, trouve une fin. Comme je n’ai pas sentie du sol sous mes pieds depuis longtemps, je n’arrive pas à toucher des poignets de portes. Je vis une sorte de psychologie carcérale içi. Quelques journalistes et des politicien·ne·s suisses ont lancé une pétition de soutien pour faire parler de mon cas. J’appelle toutes les personnes compatissantes d’utiliser leurs voix pour la mienne ! »