En Suisse, 22% de la population possèdent un passeport étranger. Cela fait environ 1,8 million de personnes. Elles vivent en Suisse, y travaillent, y paient des impôts, etc. Le thème de l’intégration est donc un sujet omniprésent et permanent de discorde dans les débats politiques, notamment quand ils portent sur la naturalisation. En Suisse, on exige toujours davantage de la population étrangère avant qu’elle soit considérée comme « bien intégrée » et acceptée. Cependant, des barrières légales et des obstacles pratiques s’élèvent dans le quotidien et des critères toujours plus stricts sont posés.
L’intégration est un processus qui peut durer toute une vie. Elle se déroule de manière fortement individuelle et peut ainsi prendre les formes et les marques les plus diverses. Le processus a lieu en même temps à divers niveaux : social, intellectuel, culturel, mais aussi politique.
L’intégration est un phénomène complexe qui ne peut que mal voire guère se mesurer et qui exige un maximum de respect et de tolérance. Elle a lieu au jour le jour, dans la cour d’école, au travail, dans les loisirs. Elle touche parfois à des aspects spécifiques au sexe, parfois à des questions de statut et de prestige, parfois à l’origine sociale d’un individu. Même si la notion d’intégration a avant tout des incidences dans le contexte de la politique sur les étrangers, elle concerne aussi d’autres groupes de population selon le domaine dans lequel s’inscrit la discussion. Les femmes, les marginaux, les personnes avec handicap, les enfants, mais aussi les banquiers ou les scientifiques sont également, comme les migrant-e-s, forcés, selon leur situation, de s’intégrer individuellement dans un système déterminé. Finalement, il est toujours question de la garantie et de la reconnaissance de certains droits. En effet, ce n’est qu’ainsi que peut avoir lieu une intégration effective.
Dans quels buts nous engageons-nous ?
- Pour le droit de vote et d’électorat des concitoyens étrangers et des concitoyennes étrangères aux niveaux communal, cantonal et surtout national.
- Pour une pratique de naturalisation généreuse et non bureaucratique.
- Contre la pratique des conventions unilatérales d’intégration.
- Pour une définition de l’intégration qui se distancie de l’idée de l’assimilation et reconnaisse que l’intégration ne pourra jamais s’acquérir sous la contrainte.