Les expulsions ne sont pas une solution
Manif | Sa 8 décembre 2018 | 14h00 | Place fédérale | Berne
La violence pendant les expulsions est traumatisante. Ceux ou celles qui fuient ou émigrent acceptent souvent un voyage qui met leur vie en danger et qui coûte cher. Les expulsions obligent ces personnes à retourner là d’où elles voulaient ou devaient partir à tout prix. Les expulsions ne respectent pas l’intégrité physique et psychologique. Des personnes meurent régulièrement à cause des déportations. Les autorités ignorent les menaces de persécution, de pauvreté ou d’isolement social dans les pays d’origine. Ils acceptent simplement les conséquences inhumaines des expulsions.
- L’expulsion est une torture ;
- Toute personne doit pouvoir choisir librement de retourner ou pas dans un pays ;
- L’intégrité physique et psychologique de tou·te·s doit être respectée.
Des lois spéciales ont été créées pour expulser. Ces lois ne s’appliquent pas aux Suisse·sse·s. Selon ces lois, les personnes déboutées peuvent être emprisonnées jusqu’à cinq ans et demi sans avoir jamais commis de délit. Cette soi-disant détention administrative n’est pas la seule mesure de contrainte. Les personnes déboutées peuvent également être obligés à ne pas quitter certaines zones (assignation) ou à ne pas y entrer (interdiction de périmètre). Pour ordonner ces mesures, qui privent les personnes de leur liberté, pas besoin de décisions de justice. Une décision des autorités suffit. Afin de briser la volonté des personnes sans autorisation de séjour et de les pousser à quitter elles-mêmes la Suisse, elles sont placées à l’aide d’urgence. Le mauvais hébergement et les 8 francs par jour environ permettent de ne pas mourir mais pas de vivre. L’aide d’urgence est une torture mentale et rend malade.
- La détention administrative et l’aide d’urgence sont inhumaines et dégradante ;
- Nous voulons l’égalité de traitement entre les migrant·e·s sans permis de séjour et les Suisse·sse·s ;
- Nous voulons l’accès au travail, à l’éducation, à la santé, à l’assistance sociale ou à une vie sociale pour tou·te·s.
Une grande partie de la population veux à tout prix expulser les personnes déboutées. Vu que les États du Sud global n’acceptent pas automatiquement les expulsions, les autorités européennes et suisses cherchent à négocier des accords dits de réadmission ou des partenariats migratoires. Ce faisant, la Suisse profite de sa position de suprématie pour mettre sous pression les dirigeant·e·s des pays d’origine. Qu’il s’agisse de régimes dictatoriaux ou de gouvernements démocratiques, le mécanisme reste le même : plus un État accepte les expulsions, plus le soutien financier, la reconnaissance politique ou les incitations économiques sont importants. Dans le cas contraire, la Suisse menace de prononcer des sanctions politiques ou économiques ou de réduire les contributions au développement.
- Les accords d’expulsion sont le résultat d’un ordre mondial (post-)colonial ;
- Stop aux deals sur le dos des personnes issues de pays du Sud ;
- Combattons les causes de fuite et mettons un terme aux exportations d’armes.
Un des pires accords de déportation est le règlement Dublin. A cause de celui-ci, des dizaines de milliers de migrant·e·s sont refoulé·e·s d’un État européen à l’autre chaque année. La Suisse est championne d’Europe dans ce domaine. Aucun autre pays européen n’effectue plus d’expulsions Dublin que la Suisse. En moyenne, chaque jour, 54 réfugié·e·s sont expulsé·e·s et ainsi exclu·e·s d’une procédure d’asile en Suisse.
- La Suisse ne reçoit pratiquement pas de réfugiée·s en provenance d’États européens frontaliers. Dans le cadre du programme de relocalisation, seul·e·s 1500 demandeurs et demandeuses d’asile bloqué·e·s en Italie et en Grèce ont été accueilli·e·s au cours des trois dernières années.
- La Suisse doit dénoncer le règlement Dublin.
- Les autorités doivent utiliser automatiquement la clause de souveraineté et ainsi entrer en matière sur toutes les demandes d’asile déposées.
Dons:
Verein Ticket for protest, 3018 Bern
Postkonto: CH15 0900 0000 1510 0908 8