Contre toutes les formes de racisme
«Je ne suis pas raciste, mais…». Combien de fois avons-nous entendu cette phrase, qui précède presque toujours une énumération de préjugés, justement, racistes? Dans la même catégorie du traditionnel «Je ne veux pas lancer un débat, mais…», cette petite introduction déculpabilisante permet à l’orateur d’exprimer ses propos discriminants tout en ayant la conscience tranquille. Car force est de constater qu’il est aujourd’hui mal vu d’être qualifié de raciste.
Mais si ce concept est négativement connoté, c’est qu’on le réduit la plupart du temps à ce que l’on pourrait appeler le racisme biologique. Le racisme culturel, ou la construction de différences basées sur d’autres critères que la race à proprement parler (origine, nationalité, culture, statut de séjour, etc.), est quant à lui largement accepté ou ignoré. Pourtant, les mécanismes de discrimination et de division qu’il produit et justifie sont tout aussi réels et concrets pour celles et ceux qui le subissent.
Sans lui, qui accepterait qu’une personne ne puisse pas enregistrer de carte SIM à son nom simplement parce qu’elle n’a pas le bon permis de séjour? Qui tolérerait qu’une famille se voit refuser un appartement à cause du nom qu’elle porte? Qui permettrait qu’un.e travailleur.euse ne parvienne pas à trouver d’emploi en raison de son origine? Personne. Personne n’admettrait l’existence de telles discriminations si elles n’étaient pas justifiées, consciemment ou non, par une idéologie ou tout au moins par des a priori racistes.
Pour une nouvelle politique migratoire et d’asile
Depuis plusieurs années déjà, les xénophobes et celles et ceux qui les soutiennent monopolisent le débat politique sur les étrangers.ères. Ils construisent années après années une politique migratoire et d’asile qui crée la division et la clandestinité, qui accentue la précarisation et l’exploitation, qui tue parfois. Face à cette situation, notre devoir est de nous réapproprier le terrain en visibilisant et dénonçant à chaque occasion les réalités injustes engendrées par la discrimination.
Rejeter et combattre toute forme de racisme implique d’avoir le courage de revendiquer une nouvelle politique migratoire et d’asile, basée sur une véritable libre-circulation des personnes, des conditions de vie et de travail dignes et le droit de rester pour toutes et tous. Et notre proposition ne peut se construire qu’ensemble, étrangers.ères et suisses, immigré.e.s et réfugié.e.s, avec ou sans papiers!