Ukraine : l’urgente nécessité de lutter pour une politique de la paix solidaire et antiraciste

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Communiqué de Solidarité sans frontière sur la situation en Ukraine 

Cela paraissait inconcevable il y a seulement quelques jours mais l’invasion russe de l’Ukraine a eu lieu, et la guerre d’agression s’intensifie d’heure en heure. Chaque jour, des milliers de personnes sont désormais contraintes à fuir le territoire ukrainien. Dans de nombreux pays européens, un élan de solidarité extraordinaire se manifeste déjà au sein de la population. La Suisse ne fait pas exception. Samedi dernier, plus de 20 000 personnes sont descendues dans la rue à Berne pour protester contre la guerre et exprimer leur solidarité envers toutes les personnes affectées par celle-ci. Un puissant cri pour la paix.

 

Cette solidarité symbolique doit maintenant se traduire par des actes concrets en matière d’accueil des réfugié·e·s. Nous exigeons que la Suisse s’engage à :

 

  • Faciliter l’entrée des réfugié·e·s ukrainien·ne·s en Suisse sans visa Schengen et leur accorder une protection de façon rapide et sans obstacles administratifs
  • Mettre à disposition des ressources financières et matérielles pour soutenir les pays voisins de l’Ukraine qui accueillent la majorité des réfugié·e·s ukrainien·ne·s
  • Prolonger le permis de séjour des Ukrainien·ne·s en Suisse

 

SOSF rappelle que les voies de fuite doivent être ouvertes pour toutes et tous. Nous condamnons les comportements discriminants et racistes à l’encontre de personnes d’autres nationalités aux frontières polonaises et hongroises. Ceux-ci nous rappellent la violence indicible avec laquelle les gardes-frontières polonais ont refoulé des milliers d’exilé·e·s à la frontière avec la Biélorussie l'automne dernier. 

 

Nous demandons aussi la simplification des démarches administratives pour l’accueil de toutes les personnes exilées, sans discrimination de nationalités. Nous ne devons pas oublier les conflits ailleurs dans les mondes provoqués par les ingérences de l’Occident, que cela soit en Libye ou en Afghanistan. Il n’y a pas de bon·ne ou de mauvais·e réfugié·e : toute personne fuyant le conflit et la violence doit pouvoir être accueillie dignement et rapidement en Suisse, pays d’ailleurs dépositaire des conventions de Genève.

 

De plus, nous déplorons l’élan vers un réarmement massif de l’Europe qui est en train de s’opérer. À terme, l’augmentation des dépenses publiques en matière d’armement ne provoquera que plus d’insécurité pour les populations civiles. Face à la progression des nationalismes et au danger d’une escalade pouvant mener à une guerre mondiale nucléaire, nous appelons à la coopération et au réseautage dans la société civile pour renforcer la solidarité et résister à la montée des politiques belliqueuses. Les luttes pour une justice migratoire ne peuvent se limiter à la revendication d’une liberté de mouvement pour toutes et tous, mais doivent aussi continuer à prévenir les causes de fuite dont la guerre fait partie. Le réarmement ne profite qu’à l’industrie de l’armement et aux puissants. Maintenant plus que jamais, nous devons lutter pour une politique de la paix solidaire et antiraciste.