
https://lecourrier.ch/2024/11/18/asile-quel-role-de-la-suisse/
Le Courrier rapporte le 18 novembre la participation suisse au pacte européen sur l'asile. Sosf et d'autres organisations indépendantes de défense de l'asile tirent la sonnette d'alarme et rejettent la réforme de l'asile qu'elles jugent "dysfonctionnelle et déshumanisante". Sophie Guignard, secrétaire politique de Sosf : « Le pacte européen sur l'asile détruit ce qu'il reste du droit d'asile. C'est comme si les pires pratiques des autorités étaient mises ensemble ». Elle critique en particulier l'allongement des délais de transfert Dublin jusqu'à trois ans. «Pendant cette période, la personne ne peut pas travailler, ne peut pas se former, ne peut pas établir de relations sociales durables et n'aura pas accès aux soins médicaux. Cela a de graves conséquences sur la santé physique et mentale », a souligné Guignard.
L'extension de la collecte de données dans la base de données Eurodac est également critiquée. Raphaël Rey du Centre social protestant à Genève : « Eurodac ne recensera pas seulement les personnes ayant fait l'objet d'un transfert Dublin, mais aussi celles ayant un statut de protection temporaire ou en situation irrégulière ». Selon lui, cela entraînera une chasse aux sans-papiers dans certains cantons.
Les organisations de l'« Alliance du travail juridique indépendant·es dans le domaine de l'asile » demandent que la Suisse utilise sa marge de manœuvre pour ne pas détériorer les conditions de vie des personnes en fuite. Elles demandent également que le gouvernement fédéral participe au mécanisme de solidarité et accueille les demandeur·ses d'asile qui sont arrivé·es dans d'autres pays européens. Un référendum ne serait pas exclu, selon les décisions prises par le Parlement.